L'INDE
Delhi : premier contact avec l'Inde
Delhi - Old et New Delhi - "à peine" 19 millions d'habitants. De quoi frissonner à l'idée de les rencontrer... tous. Une ville énorme, grouillante, dans laquelle il est difficile - voire impossible - pour un européen de se déplacer sans guide.
Une ville où chacun semble jouer sa survie au moindre coin de rue.
Capitale de l'Inde, Delhi rassemble tous les lieux du pouvoir - fort bien mis en valeur dans l'architecture coloniale héritée de nos voisins grands bretons ; mais ce qui nous vient à l'esprit, à nous européens, biberonnés aux droits du citoyen (avec ou sans gilet jaune...), c'est que l'idée même de "citoyenneté" est finalement un privilège : en effet, pour les nombreux habitants de Delhi, il s'agit surtout de survivre ou de vivre le mieux possible en sachant que "mieux" c'est vraiment pas beaucoup... Et nous touristes, sources de revenus nous sommes pris d'assaut, au sens propre du mot, dans la perspective de répondre aux besoins les plus fondamentaux, (comme dirait l'autre)
Quelques étonnements :
- passons rapidement sur le trafic routier à nul autre pareil,
- sur les vaches reines du bitume etc...
- Mais arrêtons nous un instant sur les "laundries", les blanchisseries : ceux qui ont une petite notion d'hygiène hospitalière (j'en connais quelques uns ici ou là..) vont se mettre à regretter tout ce temps passé à réfléchir au pourquoi du comment.... Les "blanchisseurs" sont une communauté professionnelle bien identifiée. Ils lavent le linge des hôpitaux ou des hôtels ...dans le fleuve. Le linge est ensuite mis à sécher soit sur le sol, soit les parapets des ponts ou autre installation sommaire mais efficace pour atteindre le but : sécher ! Il est ensuite et ramené chez le "client".
Et pourquoi pas ?
Entre magnificence et misère
L’Inde nous épuise ! Le tourbillon urbain que nous avons découvert à Delhi se poursuit à Agra et à Jaipur. Nos sens sont mis à rude épreuve.
Elle nous épuise et nous ravit ; elle est plurielle, complexe. Hindoue et musulmane, de ce fait peu encline à laisser à la femme, quelle que soit son âge ou sa communauté la juste place que nous européens, nous tentons - non sans mal mais avec conviction - de lui octroyer.
De magnifiques édifices de marbre, comme le TaJ Mahal, ou de pierre rouge comme le fort d’Amber, sont autant de preuves de la magnificence passée de ce pays.
Quelques étonnements : pourquoi la femme recouvre-t-elle son visage de son voile lorsqu’elle est dans la rue ? Par respect pour la famille de son mari. Ah bon ? Il y a un rapport entre le respect et la dissimulation du visage ? On est d’accord : je ne me voilerai pas le visage, bien que je respecte la famille de Pascal…
Il est évident que l'empereur moghol musulman qui a fait construire le Tal Mahal aimait sa femme plus que tout : elle a eu 14 enfants en moins de 18 ans – une vrai preuve d’amour non ? Lors de l’accouchement du 14eme, elle a jeté l’éponge et l’autre là, son mari bien aimé, il lui a fait un tombeau en marbre blanc ! Cool …
Le fort d'Amber, la merveille de Jaipur capitale du Rajasthan. On y accède à dos d'éléphant-es. Que des dames, plus dociles et moins agressives dixit son cornac.
Elles font environ 4 aller retour par jour avec 2 passagers. La notre, "Pinky" - c'est son nom - nous a craché dessus tout le voyage, elle a du nous trouver trop lourds, c'est de bonne guerre ...
Histoire de cheveux et quelques portraits
Depuis que nous avons quitté New Delhi, nous avons constaté que les jeunes femmes, parfois les jeunes adolescents, me regardaient de façon très insistante mais bienveillante, me prenaient en photo ou me demandaient des selfies.
Flattée, car peu habituée, qu'on me confonde avec une star du show bizz, j'interrogeai notre guide qui me dit en substance que ma couleur de cheveux "naturelle" est très apréciée en Inde. Sur le côté "naturel" je n'ai pas insisté, ne voulant pas le décevoir en lui indiquant le montant de mon investissement annuel pour avoir ces "beaux" reflets dorés. La couleur rousse est pour nos hôtes indiens celle du safran, qui représente la pureté, le sacré, la recherche de la vérité... Et ouais !!!
Les cheveux sont importants en Inde : pour les femmes et les jeunes hommes, les beaux cheveux noirs soyeux sont une parure, pour les Sikhs ils sont un signe d'appartenance et de respect pour leur Dieu et ils ne les coupent jamais.
Voici quelques images dérobées ou volontiers offertes
Le Rajasthan profond
Notre voyage se poursuit. Nous avons quitté les grandes villes (entre 10 et 20 millions d'habitants). Celles que nous traversons depuis quelques jours, sont des bourgs d'environ 1 millions d'habitants (Bundi, Udaipur) séparés par des terres plus ou moins fertiles. Nous sommes loin de la mousson - entre juin et octobre - et la séchresse sévit. Ce qui n'empêche pas certaines cultures - autorisées par l'état qui prélève 25% de la production - de prospérer. voir photo.
La population est moins "acrro" au touriste et les relations sont plus faciles que dans les mégapoles telles que Delhi et Agra.
Un marchand de chai ou Thé Masala. Recette pour 2 tasses : faire bouillir une tasse d'eau, rajouter du thé Darjeeling et du sucre, puis rajouter une tasse de lait, refaire bouillir le tout, puis à la fin une pincée d'épices. Tamiser, refroidir dans un récipient, puis servir. C'est bon même quand on n'aime ni le thé ni le lait...
Mumbai capitale du Maharashtra
Nous quittons le Rajasthan, le royaume des Dieux, celui des Maharadjas et des palais, celui de l'attachement aux tradiditions et des temples, pour la plus grande ville de l'Inde et capitale économique du pays : Mumbai.
Nous retiendrons du Rajasthan la splendeur des temples et des palais que les hommes ont créés pour leurs Dieux ou leurs princes, la beauté des femmes drappées dans leurs saris de couleur, celle des anciens, enturbammés, dont la moustache blanche se dresse fièrement. Nous garderons en mémoire le courage et la volonté de s'en sortir des plus jeunes et la résignation des plus âgés.
Nous découvrons à Mumbai une ville moderne, où les gratte-ciels cotoient les vestiges de l'époque victorienne : un autre monde, dont l'atmosphère nous éloigne encore de Delhi. Un pays différent...